Lundi 24 juillet
On ne peut pas dire que nous ayons passé une très bonne nuit. D'abord, je me suis réveillée à 23 heures avec une très grande soif, certainement due à la nourriture très épicée du refuge. J'ouvre la tente, cherche la poche à eau dans mon sac pour boire et reboire. Ensuite, j'ai eu beaucoup de mal à me rendormir... Et puis, voilà que nous sommes réveillés par le vent qui se lève, l'orage qui gronde et les gouttes qui s'invitent à la fête ! La nuit sera courte avec un réveil à 5 h 30... Pliage de la tente (humide), petit déjeuner (j'ai oublié de noter de quoi il était constitué) et départ à 7 h 10 sous la pluie.
La vue sur le refuge depuis "la cabane au fond du jardin" (presque une randonnée pour l'aller-retour jusqu'au refuge)...
La descente dans la grisaille...
Un peu après la bergerie d'U Vallone, nous croisons un des bergers qui y travaille et nous recommande d'être prudents car après la forêt, les rochers peuvent être glissants à cause de la pluie.
Un peu plus loin, dans la forêt, c'est un Geai qui se pose à 1 m 50 de nous. Nous ne bougeons plus. Je ne tente même pas de sortir mon appareil photo, de peur qu'il ne s'envole. Il reste un petit peu à nous regarder et puis, il s'envole. J'ai été surprise de voir beaucoup de Geais des chênes... dans les forêts de Pins laricio (si tu as une explication, Seb...).
La montée dans la forêt, toujours dans la grisaille, parfois sous la pluie...
Au sortir de la forêt, nous profitons d'une éclaircie qui dévoile un panorama magnifique !
Et nous réattaquons le rocher...
Un endroit accueillant et un panorama qui se prêtait à une petite pause...
La montée se poursuit...
... et nous arrivons enfin à la Bocca di Fuciale où nous sommes accueillis par un vent glacial ! nous remettons les vestes gore-tex et, à l'abri d'un rocher, avalons chacun une barre de céréales avant de repartir en direction du refuge de Ciottulu di i Mori.
De temps en temps, le vent chasse les nuages pour dévoiler une partie du panorama...
Le refuge est déjà là ! Si nous n'avions pas décidé de poursuivre jusqu'au Castel de Vergio, notre journée de marche serait terminée à 11 h 30. Je photographie ce que je pense être un randonneur qui est monté jusqu'au refuge à cheval. Avec une fille et un mari qui font de l'équitation, je me dis que cela leur fera plaisir de voir cette photo... Mais voilà que mon "randonneur" élève la voix et me somme de ne pas photographier ! Je range mon appareil en lui assurant que je n'ai pas fait de photo puisque tel est son souhait...
Je comprends très vite qu'il s'agit d'une personne qui assure le ravitaillement du refuge. Je n'ai cependant pas compris pourquoi il ne voulait pas que je prenne de photo. Je constaterai un peu plus tard qu'il est très râleur puisqu'il disputera 2 randonneurs qui faisaient chauffer leur repas de midi. Après discussion, les randonneurs proposent un dédommagement pour le gaz et finalement sont autorisés à faire chauffer puisqu'ils ont pris une consommation. Cathy et Mireille, les deux Corses, nous confirmeront qu'il est un peu particulier...
De notre côté, nous faisons une petite halte à l'intérieur du refuge et décidons de nous offrir une omelette pour notre repas du midi pour nous réchauffer. En termes de nourriture, quand le choix est proposé, il est souvent difficile à faire. Alors omelette au jambon ou omelette au fromage (c'est le même tarif : 10 €) ? Et bien une de chaque et nous partageons ! Alors que Jean-Pierre se délecte d'un Pietra, n'arrivant pas à me réchauffer, je commande un chocolat chaud et achète un paquet de Princes au chocolat. Il y en a à vendre dans presque tous les refuges et à force de voir les uns et les autres en manger, cela me fait envie. Un petit retour en enfance et me voilà en train de tremper mes biscuits dans mon chocolat...
Comme nous avions décidé de poursuivre notre marche, nous repartons et amorçons la descente...
De loin, je pensais qu'il s'agissait de mouflons, mais il s'agit bien d'un troupeau de chèvres...
La descente est longue, mais magnifique !
La passerelle qui permet de traverser le Golu (plus grand fleuve de Corse) étant détruite, nous réussissons à trouver un passage à sec. A partir de là, le sentier s'élève à nouveau. Nous passons devant les bergeries d'E Radule et poursuivons notre route jusqu'au Castel de Vergio par une longue montée dans la forêt. Sans doute la fatigue accumulée, mais elle nous a paru interminable cette montée et moi qui aime les arbres, je n'en pouvais plus de les voir et je n'avais qu'une hâte : voir la fin de la forêt et découvrir enfin le but de la journée... qui n'est apparu qu'au dernier moment ! Au Castel de Vergio, où nous arrivons à 16 h, nous avons le choix : il y a un hôtel ou un gite ou bien de quoi bivouaquer. Nous pouvons même dîner au restaurant de l'hôtel ! Il y a aussi une petite épicerie pour faire du ravitaillement. Comme beaucoup de randonneurs, nous craquons pour la nuit en gite en demi-pension (48 € par personne). Nous nous retrouvons dans un dortoir de 8 personnes, avec Anne et Amélie, les deux jeunes randonneuses avec lesquelles nous avons dîner le deuxième soir. Il y a aussi un couple d'amis qui a prévu de s'arrêter à Vizzavona (mais l'un des deux a de sérieux problèmes au genou et abandonnera le lendemain), ainsi que 2 randonneurs qui auront la gentillesse de me prêter leur chargeur pour que je puisse recharger mon téléphone. Nous avons bien un chargeur solaire mais il a fallu s'habituer à gérer le chargement de ces appareils. Un seul chargeur pour 3 appareils (2 téléphones et mon appareil photo) : il ne faut pas attendre que les batteries soient faibles pour recharger, mais le faire un peu chaque jour pour éviter la panne sèche. C'est ce que nous nous appliquerons de faire à partir de ce moment-là...
Nous prenons possession du dortoir, choisissons notre lit et vite à la douche ! Elle est super chaude, quel bonheur ! La lessive à l'eau chaude aussi... Nous mettons le tout à sécher au soleil pendant que nous prenons un petit rafraîchissement en attendant l'heure du dîner.
Le dîner est servi à 19 h dans le restaurant de l'hôtel. Nous nous retrouvons à table avec Cathy, Mireille, Corinne et Yuval (qui avait tenté de faire la conversation à Jean-Pierre le premier jour). Le repas est copieux : soupe, entrecôte - pommes de terre sautées et ratatouille, puis Fiadone (gâteau à base de fromage frais)...
La discussion est animée. Nos amies corses sont rigolotes comme tout : elles ont toujours quelque chose à dire ou à commenter, au restaurant comme en montagne, on ne les arrête jamais : elles sont intarissables !
Nous partons nous coucher au alentours de 21 heures.
Bilan de la journée : 16,5 km et 1 082 m de dénivelé.
