Vendredi 28 juillet
Le vent a soufflé très fort toute la nuit et nous avons très mal dormi. Nous sommes réveillés avant que la montre, programmée à 5 h 30, sonne. Nous avons une petite pensée pour notre voisin qui a souhaité faire l'expérience de dormir hors de sa tente se contentant d'une sorte de bâche qui peut faire office de cape aussi... Cependant, il ne semble pas avoir souffert du froid.
La veille nous nous sommes interrogés sur l'itinéraire du jour : soit celui proposé dans le topo guide et qui est l'itinéraire classique, il passe par la Punta Muratellu (6 h 05, 711 m de dénivelé), soit une variante plus cool qui passe par Canaglia (4 h, 350 m de dénivelé, 12,7 km). Philippe et Nathalie semblent vouloir emprunter ce dernier, Anne et Amélie également car Amélie souffre de son ampoule et a fait un œdème dans la nuit : elle est gonflée aux jambes et au visage. Comme Jean-Pierre commence à peiner, je le laisse décider de l'itinéraire. Nous sommes à la moitié de notre aventure depuis hier soir et je dois le ménager si nous souhaitons arriver au bout. Il choisit l'itinéraire qui passe par la Punta Muratellu. Nous prenons notre petit-déjeuner, démontons la tente et préparons nos sacs. Nous partons à 7 h 10 sous un vent glacial.
Le vent nous accompagnera durant toute la montée qui sera très soutenue. Le ciel est dégagé, les paysages sublimes ! Yuval nous accompagnera tantôt devant, tantôt derrière nous, à son rythme.
700 mètres de dénivelé et environ 2 h 30 plus loin, nous arrivons à la Punta Muratellu...
Après quelques photos et une petite pause bien méritée, nous amorçons la descente qui est bien raide elle aussi...
Au cours de la descente, je glisse et me rappe à nouveau la main sur un rocher en voulant me rattraper : un autre morceau de peau est arraché et il faut refaire le pansement. Après cela, nous poursuivons la descente en compagnie de 2 randonneurs avec qui je discute un moment : après 4 jours sur le GR20, leur périple se termine aujourd'hui et ils vont rejoindre leurs épouses et leurs enfants qui les attendent à proximité de la Cascade des Anglais. Nous les laissons "ouvrir la route" : cela me repose un peu de ne pas avoir à chercher le balisage du GR...
La descente se fait moins raide mais est toujours aussi caillouteuse...
Nous pique-niquons au bord de l'Agnone, à proximité de la passerelle de Turtettu, vers 12 h 30.
Après nous être restaurés, nous reprenons notre route. D'après le topo, il reste 1 h 45 de descente pour rejoindre Vizzavona. La descente finale nous paraît longue. Plus nous descendons, plus il y a de monde ! Le chemin que nous empruntons devient d'un seul coup très fréquenté, car la Cascade des Anglais, située à 1 h de la gare de Vizzavona est un lieu très prisé pour les touristes souhaitant profiter des vasques rafraîchissantes que leur offre l'Agnone. Nous sommes ralentis par des touristes plus ou moins bien chaussés, plus ou moins vêtus, qui montent ou descendent le même chemin que nous. Nous avons hâte d'arriver, de nous poser au gite d'arrivée et nous impatientons un peu en piétinant derrière les moins rapides en attendant de pouvoir les doubler. Nous respecterons cependant l'horaire indiqué et arriverons à Vizzavona aux alentours de 15 h. Nous trouvons rapidement le gite - refuge du GR20 en face de la gare qui nous propose une demi-pension pour 42 € avec douche chaude. Nous nous installons et retrouvons John un Anglais âgé de 71 ans et un ami d'une soixantaine d'années. Ils ont commencé l'aventure en même temps que nous mais ne font que la moitié du GR20. Leur aventure s'arrête ce soir. Ils félicitent Jean-Pierre qui semble être donc le doyen de ce périple et nous souhaitent bonne continuation. Nous prenons notre douche. Malheureusement celle-ci est froide. Nous avions pourtant bien entendu "douche chaude" tout à l'heure...
Nous lavons notre linge puis partons faire un peu de ravitaillement à l'épicerie située derrière la gare : lonzu (600 g), un fromage choisi par le patron en fonction des critères suivants : "ne doit pas sentir dans le sac à dos mais être néanmoins très bon", une tablette de chocolat, 2 pommes pour moi et 2 oranges pour Jean-Pierre, un sachet de fruits secs, un savon.
Après ces quelques emplettes, nous nous installons au bar du refuge (qui fait donc bar et restaurant) pour prendre un petit rafraîchissement en attendant l'heure du dîner. Un train arrive. D'un seul coup tous les touristes (ou presque) s'engouffrent dans la gare et disparaissent... Mais nous voyons apparaître Anne et Amélie qui nous racontent leur journée : elles ont un peu marché puis fait du stop afin d'aller à Corte pour qu'Amélie puisse consulter à l'hôpital. Après une série d'examens, on lui a soigné son ampoule, qui heureusement n'était pas infectée, et prescrit des chaussettes de contention pour son œdème qui était certainement dû à l'altitude (elle a dégonflé au fur et à mesure de la descente), peut-être aussi à la fatigue et aussi à une petite allergie liée à la prise d'un ibuprofène la veille. Après un avis médical positif pour la poursuite de leur randonnée, elles ont fait quelques courses et sont allé chercher les médicaments prescrits pour Anne. Elles nous ont raconté les nombreux randonneurs croisés à l'hôpital et contraints d'abandonner pour divers problèmes de santé. Anne et Amélie s'installent également au refuge. Nous leur recommandons de demander au propriétaire de mettre en route le chauffe-eau pour avoir la douche chaude promise (c'est la raison pour laquelle nous avons eu droit à une douche froide tout à l'heure : il avait oublié de le mettre en route).
Le dîner est vraiment délicieux : assiette de charcuterie corse (jambon, coppa, saucisson + 2 grosses feuilles de salade, une rondelle de tomate et 2 olives), daube de veau à la corse servie avec des pâtes, fromage de brebis, fiadone (sorte de flan). Pendant le dîner, je reçois l'appel de Jean et de mes filles. Jean et Claire rentrent tout juste des championnats de France de Trec à Lamotte-Beuvron. Nous échangeons des nouvelles. Claire, 7ème, a fait une carrière d'honneur. Jean et son équipe n'ont pas été bien classés cette année. Il a chuté mais rien de grave. Il est quand même content des performances de son cheval pour une première participation et surtout très fier des résultats de sa fille. Claire et Emilie prennent le train le lendemain matin pour passer une semaine de vacances à Nice. Je leur souhaite de bonnes vacances...
Après le dîner, nous partons nous coucher aux alentours de 20 h 30.
Bilan de la journée : Le GPS a été éteint et Jean-Pierre a oublié de le rallumer. Nous nous contenterons des données du topo guide : 711 m de dénivelé et du kilométrage estimé par Jean-Pierre avant le départ : 10 km.
