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Bonjour à tous.

A défaut de pouvoir récolter, les Hautes-Alpes connaissant une sécheresse d'une rare longévité... je peaufine mon initiation aux bolets. Je tombe à l'instant sur l'aperçu de Boletus depolitus (Bolet chauve), qui n'a pas de notice dans le GEPR. Je suis frappé, sur l'aperçu, par la ressemblance avec le cèpe de Bordeaux et je me dis qu'il va me falloir une liste des critères de distinction. Même constat sur le site Boletales, où certains exemplaires, vus de loin, ressemblent au cèpe de Bordeaux ou au cèpe d'été.
https://boletales.com/genera/boletus/b-depilatus/

Je vous propose cette liste de critères de distinction, que je soumets à votre expertise :
- Chapeau souvent cabossé (mais c'est parfois le cas des cèpes de Bordeaux), avec nuances de couleur (là, c'est peut-être moins le cas du cèpe)
- Pied plus en pointe, souvent plus tortueux (mais sur certaines photos, ça ne saute pas aux yeux) et surtout assez profondément radicant (est-ce toujours le cas ?)
- Pied jaunissant vers le haut + avec souvent une trace de rouge sur le haut du pied (mais là encore, est-ce toujours le cas ?)
- Odeur nettement iodée (mais selon certains témoignages, elle disparaît assez rapidement après la cueillette)
- Pas de réseau net sur le pied, mais plutôt des granulations concolores (souvent blanches)
- Sur exemplaires jeunes : pores jaunes et non blancs-gris comme sur le cèpe de Bordeaux

N'hésitez pas à me corriger ou à mentionner d'autres critères que j'aurais pu oublier.

Et j'en viens à une question qui a son importance : le Bolet chauve est-il comestible ? Car c'est là le danger en cas de confusion avec le cèpe de Bordeaux...
Je lis des informations contradictoires sur certains sites. En savez-vous davantage ?

Merci à vous !

bonjour Orion
pour commencer ta réflexion
http://www.mycodb.fr/fiche.php?genre=Bo ... rce=search

Justement, Pascal : c'est toujours un réflexe de consulter cet excellent site. C'est bien ici que j'ai noté l'indication "comestible", mais d'autres sites ne disent rien à ce sujet et d'autres indiquent de ne pas le consommer (http://www.pharmanatur.com/Mycologie/Bo ... ilatus.htm), d'où mon interrogation.

Mais si tu sembles, du coup, confirmer la comestibilité, ça m'arrange car cela rend une éventuelle erreur de détermination moins dramatique.

Orion a écrit :Justement, Pascal : c'est toujours un réflexe de consulter cet excellent site. C'est bien ici que j'ai noté l'indication "comestible", mais d'autres sites ne disent rien à ce sujet et d'autres indiquent de ne pas le consommer (http://www.pharmanatur.com/Mycologie/Bo ... ilatus.htm), d'où mon interrogation.

Mais si tu sembles, du coup, confirmer la comestibilité, ça m'arrange car cela rend une éventuelle erreur de détermination moins dramatique.

il y à bien longtemps "Craterellus tubaeformis" était donnée comme non comestible.--(pour les sceptiques, adressez vous à Etienne Charles
qui a confirmé mes dires par une gravure de sa collection) ECMYCO http://champignons.moselle.free.fr/
à mon avis, c'est souvent le manque d'une étude approfondie et la rareté du champignon.
aujourd'hui , ADN et microscope électronique permettent d'aller plus loin.

D'accord. C'est vrai que j'avais déjà aperçu des évolutions de comestibilité, mais plutôt dans l'autre sens (pour les gyromites ou certaines helvelles, par exemple, aujourd'hui fortement déconseillées alors qu'elles étaient considérées comme comestibles auparavant). Tant mieux si ça fonctionne dans les deux sens ! ^^

Merci à toi.

Bonsoir,
La confusion est plus probable avec B. impolitus, à ma connaissance, seul B. aestivalis peut parfois nous faire douter et se faire passer pour un edulis, et vis versa

Fouad a écrit :Bonsoir,
La confusion est plus probable avec B. impolitus, à ma connaissance, seul B. aestivalis peut parfois nous faire douter et se faire passer pour un edulis, et vis versa

En effet, c'est plus probable. Mais comme je débute, j'applique sans doute avec excès les consignes de Pascal : de la modestie, encore de la modestie et toujours de la modestie (Danton n'aurait pas fait un bon mycologue ! ^^).
Du coup, je me demande toujours, au-delà des rapprochements opérés par les guides, avec quel autre espèce je pourrais confondre par mégarde (de fait, vu de loin, certains peuvent évoquer un edulis, mais de nombreux détails diffèrent entre les deux espèces et rendent, tout compte fait, la confusion plus difficile). Je regarde attentivement quels sont les critères de distinction à ne pas manquer (d'où la liste un peu longue en début de sujet).

Je me permets de revenir sur la question de la comestibilité. Savez-vous pourquoi Guillaume Eyssartier (dans l'édition de 2013) classe le Bolet dépoli (impolitus) et le chauve (depolitus) dans la catégorie des "sans intérêt ou indigestes", alors que mycoDB les indique comestibles ? Est-ce parce qu'il est mal digéré par certains sans être toxique pour autant ? Ou simplement parce qu'il n'a pas de goût particulier ?

La comestibilité des champignons est question de sécurité alimentaire évidemment, mais aussi de traditions culinaires, qui souvent, ne sont pas les mêmes d'une région à une autre ou d'un pays à un autre.
Personnellement, j'ai déjà goûté des champignons dits sans valeur gastronomique que j'ai beaucoup appréciés ! Il n'y a pas de règle générale, il faut juste éviter de s'intoxiquer, c'est mieux.