Dès le début des vacances, Luc et Christine ont décidé de prolonger leur séjour d’une journée (cela tombe bien leur location n’est pas reprise immédiatement après leur départ), car il y a une fête médiévale au Château Sainte-Marie de Luz-Saint-Sauveur le samedi et le dimanche. Ils assisteront donc à cette fête le samedi et repartiront le dimanche. Ils nous proposent d’y assister également ce qui ravit toute la famille. Je me dis que c’est le bon moment pour faire mon trek en solitaire sur le vendredi et le samedi. 
Souvenez-vous, il y a 3 ans, nous étions partis faire une randonnée sur les hauteurs de Barèges qui devait nous conduire à plusieurs lacs. Nous avions emmené Nooki et la randonnée fut écourtée en raison d’un incident entre Nooki et un chien en liberté. Nous nous étions finalement arrêtés au premier lac. Cette randonnée avait pour moi un goût d’inachevé et j’avais très envie de poursuivre au-delà du premier lac. 
L’idée de départ était d’aller jusqu’au troisième lac d’y bivouaquer si c’était possible, puis de redescendre tranquillement le lendemain. En faisant des courses durant les vacances, je feuillette un topo de randonnée et je tombe sur cette même randonnée (du moins le début), qui se poursuit pour faire une jolie boucle de 5 jours. Je n’achète pas le topo tout de suite le temps que cela fasse son chemin dans ma tête et que je me décide. Sauf que quand je suis décidée, le topo n’y est plus. Zut ! Dans un autre magasin, j’arrive cependant à retrouver ce même circuit mais en sens inverse dans un autre topo. Qu’à cela ne tienne, cela fera l’affaire. J’ai déjà la carte du secteur et il n’y a plus qu’à rentrer l’itinéraire dans le GPS de Jean-Pierre, ce que réussi à faire la veille de partir. Je fais également une photo du topo avec mon téléphone portable et je prends soin de réécrire l’itinéraire en essayant de ne pas me tromper (le descriptif est dans le sens inverse de ce que j’ai prévu). Je prépare mon sac pour ces deux jours et révise le montage – démontage de la tente. Au retour du reste de la famille de la piscine, je suis fin prête. 
J’avais besoin d’un chauffeur pour m’emmener au départ de la randonnée et j’avais donc proposé à ceux qui le souhaitaient de m’accompagner jusqu’au premier lac. Jean et les filles avaient prévu une autre randonnée et ce sont donc Jean-Pierre et Luc qui se portent volontaires.
Ce vendredi 8 août, le réveil se fait à 5 h 30 et je me prépare pour mon premier trek seule en montagne. Je suis assez confiante, heureuse de pouvoir vivre cette aventure, même si elle n’est que sur 2 jours et une nuit, c’est un début et j’espère qu’il y en aura d’autres.
Luc passe nous prendre à 6 h 30 au camping. Je suis très heureuse qu’ils m’accompagnent tous les deux. J’ai fait de belles choses avec Luc durant ces vacances et pour Jean-Pierre c’est tout un symbole. Il a beaucoup de mal à accepter qu’il ne puisse plus faire autant qu’avant et aussi beaucoup de mal à se résigner à ce que je fasse des randonnées sans lui et c’est d’autant plus le cas pour mes projets de trek en solitaire. Sa proposition de me former au maniement de son GPS fut déjà un grand pas et le fait de m’accompagner jusqu’au premier lac, puis de me laisser poursuivre mon chemin en est un autre. 
Nous arrivons au parking de Tournaboup, au-dessus de Barèges un peu avant 7 h et c’est parti ! Bien sûr, c'est moi qui mène la randonnée...
 
 
 
Demain, je redescendrai par là...
 
Cette photo, je la trouve magnifique ! 
 
2 h et 600 m de dénivelés plus tard, nous arrivons au Lac Dets Coubous. Nous prenons une barre de céréales en guise de collation, puis l'heure est aux aurevoirs. Des remerciements et gros bisous à chacun. L'émotion est là même si chacun tente de faire bonne figure...
 
 
J'ai à la fois des larmes qui montent et aussi je suis heureuse et je me sens comme libérée et confiante... toutes sortes d'émotions se mélangent. Cela ira mieux plus tard et pour m'aider à m'apaiser le paysage est là pour m'offrir des merveilles. Les lacs sont tous plus beaux les uns que les autres. 
D'abord, le Lac Dets Coubous que je quitte...
 
 
Puis, le Lac de Jonquère où nagent quelques canards...
 
 
 
 
Le Lac Blanc...
 
 
Le Lac de Tracens qu'au départ j'ai commencé à contourner du mauvais côté (j'ai dû faire demi-tour)...
 
 
Je continue ma progression vers le col de Tracens. En me retournant vers le chemin parcouru, c'est magnifique !
 
 
Au bout d'une longue ascension, j'arrive au Col de Tracens où je décide de faire la pause déjeuner. La vue sur les Lacs de Madamète est splendide. Ce sera la destination de l'après-midi...
 
 
Je prends un peu mon temps. Il y a un grand papillon qui vole, foncé avec les bords des ailes claires. C'est un Morio ! Il est juste de passage, comme pour me faire un petit coucou, un clin d'œil. La dernière fois que j'ai vu un Morio, c'était sur cette belle randonnée avec Jean-Pierre et Luc en 2022 quand nous avions fait la Vire aux Fleurs. 
Et puis deux randonneurs arrivent. L'un d'entre eux pose un Playmobil sur une pierre et le prend en photo avec le paysage derrière. Je l'aborde, je lui dit que je fais la même chose avec Globuline pour faire la promotion du don de sang, plasma, plaquettes, dans le cadre du défi à sang à l'heure en faisant des posts sur Facebook. Sa compagne me dit qu'elle est donneuse de plasma. Nous discutons un petit moment puis ils prennent congés, non sans que nous ayons immortalisé la rencontre entre nos deux "personnages"...
 
Restaurée et reposée, je reprends mon chemin. Je longe des crètes pour me diriger vers le Col de Madamète d'où je rejoindrai le GR10...
 
Les crètes que je viens de parcourir (sur l'autre versant)...
 
A partir de là, ce ne sera que de la descente...
 
 
En me retournant en direction du Col de Madamète que je viens de quitter...
 
Je suis bien sur le GR10...
 
 
Les Lacs de Madamète se rapprochent...
 
 
Puis, le refuge est en vue !
 
 
J'y fais une petite halte et m'offre un verre de limonade tout en admirant le paysage...
 
Avant de l'éteindre, je regarde ce que le GPS a enregistré de ma journée : 1 229 m de dénivelé pour 12,43 km. Il est un peu plus de 15 h. Il n'est pas tard et si je voulais, je pourrais reprendre ma route et terminer ma boucle d'ici ce soir, retourner au parking de départ, mais je vais passer ma première nuit seule en montagne. Il me faut trouver un endroit pour bivouaquer. Au refuge, un panneau indique qu'il faut bivouaquer à au moins 100 m de celui-ci. 
J'ai repéré qu'il y a un lac à proximité du refuge : le Lac Coueyla Gran qui devrait être idéal pour planter la tente non loin. Il y a la cabane d'Aygues-Cluses tout près de ce lac...
 
 
Le lac niché au pied des montagnes est magnifique !
 
Des chevaux y paissent sereinement...
 
 
Il est un peu tôt pour planter la tente. Je suis arrivée la première. Je n'ai pas vu de recommandations, comme celles que l'on voit dans le Parc national. Ici je suis dans la réserve naturelle du Néouvielle. Je me pose quelques instants et des canards viennent me tenir compagnie...
 
 
 
Et puis, le temps se gâte. Le ciel se couvre de nuages gris et il commence à tonner. Pas trop fort. Quelques gouttes commencent à tomber et je me décide à monter leur tente. Le montage est assez rapide, mais quand j'ai terminé, je suis humide. Je me réfugie dans la tente, me rafraichis avec des lingettes et me change. Le temps de faire tout cela, il est s'arrêté de pleuvoir. Quand je sors de la tente, d'autres randonneurs se sont installés eux aussi.
Je décide d'aller faire un petit tour et d'aller chercher de l'eau au refuge. Je remplis la poche à eau dont je me sers pour boire, ainsi que la deuxième qui n'a pas servi depuis le dernier trek en Corse. Malheureusement la soudure entre la poche et l'arrivée du tuyau est abîmée ce qui cause une fuite. Tant pis, je maintiens la poche debout afin de perdre le moins d'eau possible. Cela ne servira qu'à remplir la casserole pour le repas.
 
 
Il est l'heure de manger !
 
Après le repas, je pars pour une petite balade...
 
 
 
Et puis, le jour commence à décliner...
 
Et j'ai droit à un magnifique coucher de soleil...
 
 
 
Il est temps d'aller se coucher. La nuit est douce et je n'ai pas froid du tout. Je me réveille vers 4 h du matin. J'ai l'impression d'être en plein jour. Je sors et je vois que c'est la pleine lune. La tente étant blanche, je comprends mieux cette clarté...
 
Je me rendors et me réveille vers 7 h. J'entends brouter autour de la tente. Ce sont les chevaux qui profitent du calme avant le réveil des randonneurs...
 
 
Je prends mon petit-déjeuner, plie la tente et refais mon sac, puis me prépare pour la descente. Je rallume le GPS, mais celui-ci indique qu'il faut changer les piles. Problème, je n'arrive pas ouvrir le boitier. Tant pis, je ferai sans. Il n'y a qu'à suivre les traces du GR10.
 
 
 
 
Vers 11 h, je m'accorde une petite pause au bord d'un ruisseau pour grignoter 2 barres de céréales. Je crois que je n'ai pas assez mangé au petit-déjeuner. Ce sera un point à revoir pour de futures expéditions.
Au bord de ce ruisseau, je vois la seule orchidée des vacances, certainement une Dactylhoriza...
 
 
La descente se poursuit. Je croise énormément de monde et je me félicite d'avoir choisi de faire la randonnée dans ce sens plutôt que dans celui du topo. La montée était plus belle avec son enchainement de lacs. Le retour est un peu plus monotone. Il y a quand même de jolis coins...
 
J'arrive au parking de Tournaboup. Jean m'avait proposé que je l'appelle pour qu'il vienne me chercher, mais j'ai encore envie de marcher. Alors, je décide de poursuivre le GR10 jusqu'à Barèges, histoire de profiter encore un peu.
 
Un peu avant d'arriver à Barèges, je fais la pause déjeuner. Puis je reprends ma route...
 
 
Voilà, j'y suis... Je m'installe à une table de café - restaurant et commente une part de tarte aux myrtilles façon crumble. Je l'ai bien méritée ! Je la déguste en attendant Jean...
 
Ces 12 jours furent une jolie parenthèse enchantée et je n'ai qu'une envie recommencer !
Le soir, toute la famille se retrouve au restaurant pour fêter la fin des vacances et le lendemain matin pour prenons la route pour la côte Atlantique où nous passerons la dernière semaine de vacances. Une semaine reposante mais un peu caniculaire surtout sur la fin.  
