Mercredi 20 juillet...
Nous nous réveillons à 6 heures et préparons le petit-déjeuner, comme prévu, dans la chambre.
Jean-Pierre met le réchaud (à essence) en route. Non seulement il fait un bruit épouvantable, mais en plus il dégage une odeur si désagréable que nous sommes obligés d'ouvrir la porte-fenêtre du balcon de la chambre pour aérer ! Une fois le petit-déjeuner avalé, nous nous hâtons de finir de nous préparer de façon à être, comme convenu, à 7 heures à l'accueil de l'hôtel.
Notre chauffeur est bien à l'heure aussi et nous embarquons dans la voiture. Nous essayons un peu de converser durant le trajet, ce qui n'est pas simple avec mon espagnol plus que moyen. 5 kilomètres plus loin, nous sommes au parking de Barrosa et démarrons la randonnée en suivant une piste dans la forêt. Comme la veille, nous sommes accompagnés par le chant des oiseaux.
Au sortir de la forêt, la vue est splendide et le ciel bleu laisse présager une belle journée...
Je photographie une plante que je n'ai pas encore réussi à identifier... Dompte venin (
Vincetoxicum hirundinaria) - Merci Donbenvenuto !
Un peu plus loin, nous croisons un magnifique troupeau de vaches ! Nous nous mettons sur le côté pour les laisser passer, les admirer et surtout les photographier...
Cette première partie est un enchantement pour les yeux...
Tandis que je photographie ce que je pense être un grand nacré...
... Jean-Pierre s'intéresse à un autre insecte : Dorcadion fulginator (encore merci DonBenvenuto)...
Le temps est déjà lourd. Un regard en arrière nous confirme que les premiers nuages arrivent déjà (il est à peine 10 heures) !
A cause de la chaleur, la montée se fait pénible... Les premières gouttes commencent à tomber, puis c'est l'averse orageuse... Vite ! Nous enfilons les gore-tex et protégeons les sacs à dos avec leur housse. A peine avons nous terminé que la pluie cesse... Maintenant nous sommes à la fois transpirants et mouillés sous nos gore-tex, ce qui n'est pas des plus agréables !
Nous poursuivons notre ascension...
... et arrivons enfin au Port (col) de Barroude (2 534 m)...
... où quelques pensées ont profité de la pluie...
Du col, la vue sur le cirque de Barroude est grandiose ! Par contre, le temps l'est un peu moins...
Maintenant, il ne reste plus qu'à descendre et à trouver l'abri à l'emplacement de l'ancien refuge de Barroude qui a été détruit par un incendie il y a deux ans. Nous avons appris l'existence de l'abri durant notre périple. Initialement, nous avions prévu de bivouaquer... sous bâche ! Avec le mauvais temps qui menace, nous serons contents de dormir sous abri. En fait, il y en a deux : un sous l'ancien refuge et un autre un peu plus loin, chacun prévu pour 4 personnes, nous a-t-on dit. Nous sommes pressés d'arriver car, en principe, premier arrivé, premier servi. Mais quand le mauvais temps menace, je suppose que personne ne laisse personne dehors (enfin j'espère)...
Pour l'heure, il reste encore un peu de chemin, ce qui ne m'empêche pas de photographier encore des fleurs ! Ici des Tabourets à feuilles rondes (
Noccaea rotundifolia)... ou alors Iberis ?
Nous y sommes presque ! Un autre petit pont à passer... Comme d'habitude, je laisse Jean-Pierre passer devant...
... même si celui-ci ne risque pas de s'écrouler !
Sur une colline, des vautours tournent... Ils sont très nombreux et Jean-Pierre en comptera 16 ! Pour ma part, je raterai toutes les photos... J'en mets juste une que je n'ai voulu poster dans la rubrique Ornitho...
11 h 30... Nous arrivons à l'emplacement de l'ancien refuge...
L'intérieur nous semblant sale, nous nous dirigeons vers l'autre abri, que nous adoptons aussitôt !
Attention, ce n'est pas le grand luxe : une dalle en béton sur laquelle ont été montés des parpaings et le toit, comme la porte, est en tôle. Nous nous rendrons vite compte que le toit fuit... A l'intérieur, 3 parpaings qui nous serviront de siège et de support pour mettre notre réchaud. La bâche, que Jean-Pierre a porté durant tout le périple, sera installée sur la dalle en béton.
Avant de déjeuner nous installons nos matelas et nos duvets au fond de l'abri.
Un randonneur nous rejoint. Il parle parfaitement anglais. C'est donc dans cette langue que nous conversons et nous apprenons qu'il compte également passer la nuit ici.
Après avoir déjeuner lui aussi, il installe également son couchage et j'observe son matériel qui m'a l'air performant et bien conçu. Je n'ai rien vu de tel en France. Notre randonneur anglophone est organisé et méthodique. Une fois que le matériel ne sert plus, il est aussitôt rangé. Chaque chose à sa place. Rien ne dépasse, rien ne traîne. A l'inverse de nous qui avons laissé sorti ce qui va nous servir un peu plus tard... Ce n'est pas le bazar non plus, mais au pied de nos duvets, autour de nos sacs à dos, traînent quelques sacs dans lesquels sont rangés nos affaires.
Notre compagnon de bivouac entreprend de faire la sieste... Vu le mauvais temps (pluie et vent) et n'ayant rien de mieux à faire, nous l'imitons...
Cette sieste nous donnera un avant-goût de la nuit qui nous attend...
J'émerge un peu avant les hommes (il faut dire que je ne suis pas une fana de la sieste). J'entreprends un petit débarbouillage à la lingette que je peaufinerai plus tard...
Vers 17 h, le soleil serait presque de retour... Nous partons explorer les alentours et faire quelques photos...
Mes copines...
Il faut aussi penser à recharger les batteries, face au soleil (enfin quand il n'est pas caché derrière les nuages)...
Mais non, pas mes batteries ! Celles du téléphone ! Grâce à ce petit appareil, un chargeur solaire très pratique et performant (main gauche) et, pour ne pas perdre de temps, de la main droite, je photographie...
... une Niverolle alpine !
Quelques gouttes et le vent qui se met à souffler nous font rentrer dans notre abri...
Pour passer le temps, la discussion reprend et nous apprenons que notre randonneur anglophone est en fait allemand et s'appelle Ron. Nous comprenons mieux pourquoi il était si méthodique ! Il nous explique qu'il a prévu de randonner sur les crêtes, mais compte tenu de la météo, demain il va jouer la prudence et descendre à la cabane de Barrosa (nous y sommes passés le matin même). Comme il voyage seul, il a sur lui une balise qu'il active au départ et à l'arrivée et peut également l'activer s'il venait à être blessé. Il serait ainsi localisé et les secours pourraient le trouver plus facilement. Il nous montre également des photos d'étoiles qu'il a prises la veille.
A 18 h 30, il met en route son réchaud et prépare son dîner. Alors qu'il photographie sa popote, je lui propose de le photographier avec son appareil photo en train de cuisiner.
Il nous rend la pareille et nous photographie à son tour...
Après avoir dîné, Ron se couche et, à notre tour, nous faisons chauffer notre dîner : soupe lyophilisée (bouillon de poule et vermicelles), pâtes aux crevettes lyophilisées pour Jean-Pierre et Aligot lyophilisé pour moi. Quelques fruits secs en guise de dessert, lavage de dents et zou... au lit !
A peine couchés, l'orage commence à gronder, puis les éclairs, le tonnerre, la pluie et le vent s'en mêlent ! Rien de très violent heureusement, mais nous savons que la nuit sera longue... Emmitouflés dans nos duvets et après avoir testé la position qui nous convient le mieux pour ne pas trop sentir la dureté de la dalle en béton sur nos os, nous nous endormons dans un sommeil en pointillés...
Bilan de la journée : 11 km, 1 249 mètres de dénivelé positif et 200 mètres de dénivelé négatif.