Lundi 31 juillet
Le renard a dû passer dans la nuit. Je n'avais pas bien fermé mon sac à dos et j'ai trouvé celui-ci ouvert. Le sac zip dans lequel sont rangés mes gore-tex a roulé à 2 ou 3 mètres. Bien qu'il ne contenait plus le sac de nourriture, mon sac à dos devait quand même sentir bon le Lonzu et être attirant... Après discussion avec les uns et les autres, il s'avérerait qu'en guise de renard, ce seraient plutôt les chiens du gardien qui auraient œuvré... Mais dans le doute, on s'abstiendra de toute accusation.
Nous avons droit au lever du soleil sur la mer... un moment qu'il ne fallait surtout pas râter !
Démontage de la tente et rangement des sacs. Nous voyons Yuval galérer à plier sa tente 2 secondes de location. Heureusement, Philippe et Nathalie sont là pour lui donner un coup de main...
Nous nous rendons ensuite au refuge pour le petit-déjeuner qui est servi à 6 h 30 : pain, beurre, confiture et boisson chaude. Nous partons à 7 h 15.
La première partie de la montée se déroule sur les crêtes dans un magnifique paysage : d'un côté la mer et de l'autre les montagnes...
Au fur et à mesure que nous nous élevons, nous retrouvons un paysage plus minéral...
... et bientôt, nous effleurons les parois rocheuses...
... puis retrouvons le sentier, toujours dans un paysage des plus grandioses !
Un Venturon montagnard monte la garde et nous observe du haut de son rocher...
... tandis que quelques chèvres aux poils soyeux sont à peine dérangées par notre passage...
Nous amorçons la descente...
... avant d'aborder une succession de montées et descentes.
Les montées se font de plus en plus raides. Jean-Pierre est épuisé et découragé. Il me dit qu'il veut se faire rapatrier ! Mon sang ne fait qu'un tour. Il ne va pas abandonner à 3 jours de la fin... Certes, je suis capable de finir toute seule, mais cela ne serait pas correct. Nous sommes partis ensemble, nous arriverons ensemble, même si cela doit nous prendre plus de temps. Je décide de rester derrière lui jusqu'à la fin de la journée (et même jusqu'à la fin du GR20 s'il est encore possible de le terminer), de façon à marcher à son rythme, plutôt que de rester devant et qu'il se décourage à me suivre (et à se laisser distancer). Nous repartons, mais je me fais quand même du soucis : pourvu qu'il ne fasse pas un malaise quand même... Je culpabilise. D'un côté, il peut compter sur moi pour l'encourager à l'emmener au bout du GR20, je peux même porter plus de façon à alléger son sac à dos... De l'autre, s'il lui arrive quelque chose, ce sera de ma faute parce que je l'ai incité à continuer malgré la fatigue...
Nous nous arrêtons déjeuner sur une sorte de plateau juste avant d'attaquer la montée finale...
Au détour d'un sentier, se sont les brebis qui se laissent admirer...
Et puis c'est la dernière (longue) descente avant d'arriver au refuge d'Usciolu aux alentours de 14 h 45...
Après nous être inscrits, nous galérons à trouver une place de bivouac. Celles plus près du refuge sont toutes prises et il faut descendre pour trouver un endroit à peu près plat où planter la tente...
L'avantage, c'est que nous sommes à proximité d'une cabane qui fait office de douche et nous offre de l'eau chaude pour celle-ci. C'est rustique de chez rustique : tout en bois, même là où nous posons les pieds. La porte ne peut pas être fermée de l'intérieur et il est difficile d'accrocher quelque chose sur le haut de la porte pour signifier que quelqu'un est à l'intérieur. Rien pour accrocher les vêtements non plus à l'intérieur. Une mini étagère toute de travers me permet de poser quelques petites choses et je glisse tant bien que mal mes vêtements propres à cheval sur le haut des parois de la "cabine de douche". J'entreprends de me laver, mais un coup de vent fait voler mon short à mes pieds ! Le voilà trempé (car l'eau a du mal à s'évacuer aussi). Bon, je serai bonne pour sortir en culotte...
L'autre cabane, qui sert de WC est guère mieux et ne ferme pas non plus de l'intérieur. Ce seront certainement les installations les plus rudimentaires de tout le GR20...
Après avoir lavé notre linge nous remontons en direction du refuge pour acheter un peu de ravitaillement. Le dîner proposé ce soir est composé uniquement d'un plat chaud pour 10 € (assiette de pâtes avec des carottes et une sauce à la viande). Il n'y a pas de petit déjeuner de proposé pour le lendemain non plus. Nous nous achetons chacun une tomate en guise d'entrée, une salade de fruits pour le dessert, deux oranges (une pour notre petit goûter à venir et l'autre pour le petit déjeuner du lendemain), un Savane au chocolat, des dosettes de café et un sachet de thé et puis bière pour Jean-Pierre et Schweppes Agrum' pour moi...
... nous nous installons avec nos compagnons de GR20 et, comme notre petit groupe va bientôt être éclaté, nous prenons une photo souvenir...
En effet, Le couple de Belges, Philippe et Nathalie, ainsi que Pascale ne prennent pas le même itinéraire que nous. Nous devrions cependant arriver le même jour à Conca. Avec Jean-Pierre, nous avions prévu de faire deux étapes en une : Usciolu --> A Matalza --> Asinau (1 030 m de dénivelé, 16,2 km, 8 h 40), mais Anne et Amélie, Yuval et Laurent disposent d'un autre topo qui propose une variante par l'Incudine. Après le dîner que nous prenons tous ensemble, nous photographions avec nos téléphones portables la description de cet itinéraire, ainsi que la cartographie.
Puis, ayant appris que le refuge d'Asinau avait brûlé l'année dernière mais que l'on pouvait toujours bivouaquer, mais ne sachant pas si nous pouvions y prendre nos repas, nous allons voir le gardien du refuge à l'épicerie (qui fait aussi office de cuisine pour lui poser la question). Il serait ainsi toujours temps d'acheter de quoi manger pour le lendemain soir et le petit-déjeuner du surlendemain au cas où ce ne serait pas possible. Celui-ci nous rassure sur le fait que le refuge assure bien les repas également. Comme nous retrouvons le couple de Belges qui était en grande discussion avec le gardien (ils sont déjà allés plusieurs fois sur le GR20 et le connaissent donc d'avant), Jean-Pierre profite du petit digestif offert par le gardien, une liqueur de Myrte, paraît-il très goûteuse...
Nous allons nous coucher vers 20 h 30. Avant de m'endormir, je recopie soigneusement l'itinéraire photographié sur le téléphone : ce sera beaucoup plus simple d'utilisation et nous évitera de passer notre temps à allumer le téléphone à chaque fois que nous aurons besoin de le consulter (d'autant plus que la lecture à l'écran n'est pas toujours facilitée avec le soleil). C'est que nous n'avons pas le droit de nous tromper, le GPS n'a plus de piles (nous sommes arrivés au bout du stock de Jean-Pierre et n'avons pas pu en racheter).
Bilan de la journée... du coup, le GPS est tombé en panne dans la journée. Nous nous contenterons de celui indiqué dans notre topo : 697 m et 10,5 km (à moins que nous prenions celui indiqué dans le topo de Laurent : 1 040 m et 11,5 km). Jean-Pierre devait retracer cette partie à l'ordinateur en rentrant pour avoir une idée plus précise, mais je ne sais pas s'il a eu le temps de le faire...
