Mardi 1er août
Souhaitant partir de bonne heure en prévision de cette longue journée, nous avons programmé le réveil à 4 h 30. Nous démontons le bivouac et rangeons nos affaires. J'insiste pour prendre l'intégralité de la tente afin d'alléger le sac de Jean-Pierre, puis nous allons préparer notre petit-déjeuner. Jean-Pierre me demande de lui faire un strapping car il souffre du pied (je ne sais plus exactement quel était le problème et Jean-Pierre que j'ai interrogé aujourd'hui ne s'en souvient plus non plus : je me souviens seulement qu'il souhaitait que son pied reste stable dans sa chaussure car cela lui procurait de grosses douleurs à la marche). Nous partons à 6 heures du matin et démarrons par une petite montée. Comme je l'avais décidé, Jean-Pierre passe devant et je marche à son rythme. La première partie de l'itinéraire se déroule essentiellement sur des crêtes, rendant certains passages très aériens...
Cela ne rend pas sur les photos, mais nous assistons au lever du soleil qui sublime les paysages...
Après près de deux heures, nous amorçons une descente dans la forêt...

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Nous surveillons l'heure car il ne faut pas rater la bifurcation qui se trouve à Bocca di l'Agnonu, à environ 2 h 30 de notre point de départ. C'est là que nous prendrons la variante qui passe par l'Incudine et doit nous conduire au refuge d'Asinau. Nous devrons alors nous guider de mes notes de la veille. A quelques minutes près, nous y sommes dans les temps indiqués. Nous faisons une petite pause et y retrouvons Philippe et Nathalie. Après nous être souhaité bonne continuation, nous nous quittons ici et partons en direction de l'Incudine, tandis qu'eux se dirigent vers les bergeries de Croci où ils passeront la soirée qui paraît-il est très animée (chants corse et repas qui vaut le détour). Leur grosse étape sera pour le lendemain puisqu'ils se rendront ensuite à Bavella pour y passer la nuit, puis descente à Conca le surlendemain.
Au sortir de la forêt, le paysage change d'un seul coup : à la fois verdoyant et fleuri avec des bouquets d'ancolies un peu partout...
Il y en a même des blanches !
Nous poursuivons notre chemin dans cet écrin de verdure, enchantés par tant de beauté...
Nous arrivons au bord d'un petit ruisseau où un couple de randonneurs se repose au frais. Ils proposent de nous photographier dans cet endroit charmant...
Ne souhaitant pas nous imposer, nous ferons une petite pause un peu plus loin avant d'attaquer la montée à l'Incudine...
C'est après avoir franchi la passerelle sur le Furcinchesu que les choses sérieuses commencent...
Le paysage alentour est magnifique...
Sur cette photo, elle semble encore et loin, et plate... L'Incudine !
Et effectivement 2 heures nous séparent du sommet qui se fera désirer car, une fois sortis de la forêt, nous montons à découvert et avons l'impression d'avoir le sommet à vue. Il nous semble bien souvent qu'au prochain lacet nous y serons mais cela continue toujours à monter. A un moment, nous apercevons la croix qui indique le sommet. Cette fois-ci plus de doute, c'est pour bientôt... Seulement cela continue à monter encore et encore. Je propose même à Jean-Pierre de faire la pause déjeuner avant d'arriver mais il se sent bien et souhaite poursuivre. Et d'un seul coup, enfin, là voilà... Juste devant nous !
De là-haut, la vue est splendide !
C'est là que nous nous installons pour déjeuner, en compagnie de voisins un peu agités...
Mais ces chocards à bec jaune ne sont pas très gourmands : nous leur avions réservé peau de lonzu et croûtes de fromage, ils ne viendront pas à notre table !
Yuval nous rejoint au sommet et après une petite pause entreprend la descente.
Après nous être restaurés, nous reprenons notre chemin pour la descente finale. Celle dernière s'avère très fastidieuse et pénible car extrêmement raide : il faut faire attention où on pose les pieds et éviter les pierres branlantes (en fait il n'y a que cela). Et cela descend comme ça pendant plus d'une heure qui nous paraît interminable, pourtant nous le voyons en bas le refuge...
Enfin, nous y sommes ! Il est 16 h 30. Une fois n'est pas coutume, nous commençons par le rafraîchissement en compagnie de Laurent. Nous retrouvons également Yuval, ainsi qu'Anne et Amélie.
Nous installons la tente : il n'y a pas beaucoup de place autour...
... et puis, nous allons faire notre douche et elle est la bienvenue car nous sommes extrêmement poussiéreux. Comme l'eau est froide, je ne me mets pas sous le jet (il n'y a pas de pommeau de douche mais un système comme un tuyau d'arrosage) et j'entreprends de me mouiller d'abord avec le gant de toilette (comme à chaque fois que je trouve l'eau trop froide). Celui-ci, d'une couleur rose d'origine, se colore en marron (c'est dire la poussière accumulée en particulier sur les jambes). Heureusement le savonnage sera efficace ! Par contre, ce jour-là le gant resta marron, puisqu'il chut dès que je le mis à sécher sur le cordage de la tente (tant pis : il restera comme ça jusqu'à demain, la montée aux sanitaires étant une véritable randonnée).
A 18 h 30, soit 2 heures après notre arrivée, il est déjà l'heure de dîner. Celui-ci est annoncé comme bio par le gardien du refuge : terrine maison (délicieuse), grosse assiette de pâtes et tranche de rôti de porc, pomme. Le tout, pour la modique somme de 25 € ! Et pour ce prix, nous avons droit... aux mouches !

Le refuge en est infesté : il y en a partout ! Nous dînons en compagnie de Yuval, Laurent, Anne et Amélie. Il y a également un groupe avec un accompagnateur corse. Nous les avons croisés au refuge de la veille, puis deux fois au cours de la randonnée d'aujourd'hui.
Après le dîner, nous allons nous coucher aux alentours de 21 heures. Alors que nos amis ont choisi leur itinéraire pour Bavella : la variante alpine, notre décision n'est toujours pas prise. Je m'en remets au choix de Jean-Pierre qui se fera en fonction de sa forme physique. Nous avons jusqu'au lendemain, à la bifurcation de la variante, pour nous décider...
Bilan de journée : 1 310 m de dénivelé et 17 km d'après le topo de Laurent.
