Merci à tous les deux, Djinn et Nic ! C'était sublime ! Nous nous sommes vraiment régalés ! Evoluer dans ces magnifiques paysages avec juste ce qu'il faut de vide, tout en étant en sécurité grâce à l'équipement.
Le lendemain matin, j'avais rendez-vous avec Seb au Lac des Gaves pour une petite balade au bord de l'eau. Il n'y avait guère que des Bergeronnettes près du cours d'eau et encore un peu trop loin. Je me suis rendue compte rapidement que mon appareil photo était déchargé, donc pas de photos ! Après avoir passé un bon moment à discuter, chacun a repris la route. L'après-midi, je suis allée voir l'unique coin à girolles que je connais sur les hauteurs de Luz Saint-Sauveur, mais celui-ci était désespérément sec. J'ai pu voir la dernière Ramonde en fleurs, ce qui est exceptionnel si tard dans la saison à cette altitude. La photo n'étant pas réussi et d'autres, beaucoup plus belles, ayant été postées précédemment, je vous en ferai grâce.
Le soir après le dîner, nous montons en Camping-car pour passer la nuit à la grange de Holle, située au-dessus de Gavarnie, histoire de gagner une petite heure pour la course que nous envisageons le lendemain. Cette fois, Claire ne passera pas la nuit avec nous mais nous laissera les 2 carlins. Nous passerons donc une nuit à 6 !
Le lendemain matin au réveil, Emilie qui a un gros rhume depuis la veille (mais pas la COVID : elle a fait l'auto-test qui est négatif) n'a pas bien dormi et restera donc au camping-car. Jean-Pierre et Claire viennent nous chercher en voiture et nous montons au Col des Tentes où nous attendons Luc, Christine, Mathieu et Adrien. Ils sont en retard. Après avoir fini de nous préparer, nous partons sans eux. Ils nous rejoindront. Le programme de la journée est assez chargé. 2 équipes : les garçons qui feront l'ascension de la Tour du Marboré, une course d'alpinisme nécessitant l'usage des crampons (Emilie était initialement prévue dans cette équipe car c'est une ascension qu'elle n'a jamais faite et Jean lui avait promis de l'emmener). Les Pink Ladies (c'est le dress code que nous nous étions donné), pour l'ascension du Taillon (ascension déjà faite l'année dernière, sans Claire déjà partie). Pour Christine qui se sent plus en forme cette année que l'an dernier, c'est un challenge : il y a quelques années, elle s'était arrêtée au Doigt de la Brèche ! Claire étant sujette au vertige ne souhaite pas aller à la Tour en raison d'un passage vertigineux appelé "le Pas des Isards". Je suis donc chargée d'emmener les Pink Ladies au sommet : quelle responsabilité !
Il est donc à peine 5 h 30 quand nous entamons la montée à la lueur des frontales...
Arrivés au passage de la raillère (sur la photo derrière Jean), nous faisons une petite halte pour attendre les uns et les autres...
Christine peine à la montée et Jean va l'aider à passer ce passage qui peut s'avérer délicat pour les personnes non habituées...
Le doigt de la Brèche (au milieu) et le Taillon (à droite) sont en vue, mais la voie normale (celle que nous ferons) passe par l'arrière. A l'époque où il n'y avait pas un tel déficit, on pouvait monter en direct au doigt tout en neige et sinon, j'ai déjà fait le Taillon de ce côté en tirant à droite dans la roche il y de nombreuses années (1993) pendant un stage d'initiateur de randonnée haute-montagne (c'était un peu "casse-gueule" quand même)...
Nous arrivons au Col et nous dirigeons vers le refuge des Sarradets...
Arrivés au refuge, Christine décide d'arrêter là. Elle est très fatiguée et ne pense pas pouvoir aller plus loin. Elle est déjà contente d'être arrivée jusque-là. Nous la laissons donc et poursuivons notre route jusqu'à la Brèche de Roland...
A la Brèche, nos chemins se séparent. Les garçons à gauche, en direction du Pas des Isards et de la Tour...
Sur cette photo le Pas des Isards, c'est la partie rocheuse qui se trouve au pied de la montage (appelée Le Casque)...
Un petit zoom sur les hommes qui abordent le Pas des Isards (une chaine sécurise le passage délicat)...
Pendant que nous les filles prenons à droite en direction du Doigt de la Brèche...
Alors que nous approchons du Doigt, un espagnol nous aborde. Il nous explique qu'il vient de voir un papa et son petit garçon qui pleure parce que l'ascension du Taillon est trop difficile et qu'il a peur. Il a tenté de le rassurer. Avec Claire, nous ne comprenons pas pourquoi, il nous dit cela, mais nous allons le comprendre très vite quand justement nous verrons ce petit garçon (Nathan) au pied du Taillon. Le gamin est assis entre deux rochers à l'ombre, transis de froid (il y a du vent) et de peur aussi : il a encore des larmes sur ses joues. Nous voyons à côté de lui le grand sac à dos de son papa. Ce dernier l'a laissé là pour terminer sans lui l'ascension. Nous lui disons qu'il faut qu'il se mette au soleil pour avoir moins froid et comme il ne bouge pas, je le prends par le bras et le pose au soleil. Je lui dis qu'il faut qu'il mette sa capuche pour avoir moins froid et nous lui demandons s'il a faim et s'il a mangé. Il nous dit qu'il a mangé. Nous ne voyons pas d'autre solution que de le laisser là en espérant que son père se dépêche de le récupérer.
Nous continuons l'ascension tout en surveillant l'éventuel retour du fameux papa.
Nous sommes assez proches du sommet quand je vois un homme sans sac à dos. Je lui demande si c'est lui le papa du petit garçon qui est resté au Doigt de la Brèche. Il acquiesce et je lui dit que nous l'avons mis au soleil parce qu'il était frigorifié. Il me dit qu'il ne s'est pas attardé au sommet et qu'il se dépêche de redescendre. Sachant que nous n'avons pas traîné et que nous avons mis près d'une heure entre le Doigt et le Taillon et environ 30 minutes à la descente, il a dû mettre à peu près le même temps, car je ne l'ai pas vu courir dans la descente. Laisser son gamin terrorisé tout seul en pleine montagne 1 h 30, c'est beaucoup trop, je trouve. On imagine leur retour à la location de vacances et la nuit qu'il va passer si avec tout ça le gamin n'est pas malade ! En plus, Claire m'a dit qu'elle l'a vu plus bas se faire sermonner par son père parce qu'il n'était pas à l'aise dans la neige en bas de la Brèche. A vous dégoûter à vie de la Montagne !
Bref, nous poursuivons notre ascension et arrivons au sommet un peu avant 10 h 30.
Le temps de faire quelques photos, de grignoter un peu : la moitié de la tourte aux myrtilles y sera passée à nous deux (grignoter j'ai dit ?

) plus quelques carrés de chocolat. Une petite pensée pour les hommes que nous espérons bien avancés dans leur ascension. Nous n'arrivons pas à distinguer la Tour mais avons nos regards tournés vers le massif montagneux qui nous fait face...
Nous ne nous attardons pas plus et entamons la descente, le but étant d'être de retour au refuge pour déjeuner avec Christine.
Nous arrivons comme prévu vers 12 h 30 au refuge et retrouvons Christine qui a pu se reposer et se sent moins fatiguée. Nous pique-niquons en compagnie des Chocards à bec jaune qui attendent le bout de pain ou la peau de saucisson que les randonneurs voudront bien leur laisser...
Une heure plus tard, nous amorçons la descente. Un peu avant le passage de la raillère, Christine perd l'équilibre et tombe. Nous l'aidons à se relever, la soignons (une éraflure et quelques bleus) et nous nous partageons une partie de son sac à dos pour l'alléger un peu. Pendant le passage délicat, je ne la lâche pas d'une semelle et suis soulagée quand ce mauvais pas est passé. Nous sommes maintenant sur le sentier. La descente est longue : nous allons au rythme de Christine. J'ai le temps de repérer et de photographier des Accenteurs alpins...
Il y a aussi des Chocards à bec jaune, mais un peu loin. J'ai essayé, mais pas réussi à repérer le trou un peu à l'écart du chemin dans lequel ils nichent (nous avions réussi à le voir deux fois il y a quelques années).
Les fleurs aussi sont au rendez-vous...
Nous arrivons au parking un peu avant 15 h 30 puis retrouvons Emilie et les chiens au Camping-car. Et comme la course ne sera terminée que quand tous seront arrivés à destination. Je laisse Claire au camping-car et conduis Christine jusqu'à sa location. Je ne veux pas la laisser repartir seule, on se sait jamais.
Les garçons eux sont arrivés au sommet de la Tour vers 11 h. 3 d'entre eux seulement : Jean, Adrien et Jean-Pierre. Les crampons de Mathieu ne tenant pas bien sur ses chaussures trop souples, il aurait été dangereux de le laisser monter le couloir de neige dure à 45 degrés avec. Luc, ne se sentant pas trop est resté avec lui au pied du sommet. Ils sont arrivés au parking vers 16 h 30 et nous nous sommes rejoints à Luz un peu plus tard pour nous raconter nos ascensions.